Trapon mise sur le développement durable

Après les périodes creuses liées à la crise du Covid, Trapon Champignons à Ambert (Puy-de-Dôme) rebondit avec des projets d’aménagement et une saison de ramassage pour le moins surprenante, des myrtilles aux champignons.

 

Après une année 2020 difficile, durant laquelle les confinements et la fermeture des restaurants l’ont fortement impactée, l’entreprise Trapon à Ambert reprend ses marques. Et elle a su mettre à profit les périodes creuses pour accélérer ses projets en recherche et développement.

Si la saison des champignons est loin d’être finie, elle n’est pas aussi bonne qu’on peut parfois l’entendre : « Après les girolles, on a eu une pousse de cèpes surtout dans le Massif Central, détaille William Trapon, responsable de l’entreprise, mais elle n’est exceptionnelle ni en quantité ni en qualité. Et dans les Vosges, il n’y a rien. Il n’y a pas grand chose non plus à l’étranger. Tous ces facteurs permettent de maintenir des prix soutenus aux cueilleurs. »

Car l’entreprise ambertoise possède plusieurs points de collecte dans différentes régions de France. « Ici, on achète à des particuliers par nos collecteurs dans les villages et ici-même, souligne le chef d’entreprise. Sur le territoire, la cueillette et la vente de champignons, c’est un peu une tradition. Dans les villages reculés, c’est aussi l’animation de l’automne, on se retrouve chez les collecteurs, on discute. Et pour beaucoup, vendre sa cueillette, ça met un peu de beurre dans les épinards. » D’autant que le Massif Central semble être cette année privilégié par rapport à d’autres régions.

Une année exceptionnelle pour les myrtilles

Et si la saison des champignons est somme toute assez moyenne, on ne peut pas en dire autant des myrtilles, autre secteur clé de l’entreprise : « Cette année est tout à fait exceptionnelle pour les myrtilles, commente William Trapon. on a des tonnages jamais atteints, environ cinq fois plus qu’une année normale. On a eu un printemps humide et les fruits ont été protégés du gel car la floraison a été tardive. Il y avait beaucoup de fruits sur chaque pied. »

L’entreprise ambertoise exporte en effet une partie de ses marchandises, en particulier vers l’Asie.

Un atelier de conditionnement à température dirigée

Cette période creuse, William Trapon a choisi de la mettre à profit pour travailler à ses projets d’aménagement : un atelier de conditionnement à température dirigée a été installé à côté de la chambre froide. Au total, 300 m² aujourd’hui réfrigérés grâce à du CO2 comprimé, qui remplace les anciens gaz bien trop polluants. C’est aussi dans cette unité de conditionnement que va être mise en place une barquetteuse, annonce William Trapon. Ces équipements permettront de remplacer les barquettes actuelles par des modèles entièrement biodégradables conçus dans l’entreprise. Là encore, c’est un nouveau pas vers le développement durable que franchit Trapon Champignons.

L’entreprise emploie actuellement une cinquantaine de personnes en plus des huit permanents qui travaillent à l’année. Malgré la difficulté à recruter, les champignons sont triés, calibrés avant d’être expédiés en France et à l’export. « La saison est loin d’être finie, assure William Trapon. Il y aura des chanterelles grises et des pieds de moutons jusqu’en décembre. Mais on attend la pluie avec impatience… » 

 

La montagne Mercredi 20 Octobre 2021