Trapon Champignons optimiste malgré un mois de septembre "catastrophique"

Face à des sous-bois plutôt pauvres, Trapon Champignons a dû revoir sa politique d’importation. Reste que la confiance est toujours là avec les champignons d’automne qui s’annoncent.

Si le printemps a tenu ses promesses pour l'entreprise ambertoise Trapon Champignons, le mois de septembre s'est montré catastrophique : « On a payé la sécheresse de cet été, détaille le gérant de la société, William Trapon. Il n'y a eu ni cèpes ni autres variétés, et ce, dans toutes les régions de France. On est passé à travers comme rarement ».

William Trapon n'en est pas moins optimiste : « En octobre, il y a eu quelques orages et des petites pousses de cèpes très localisées. Il y a par contre des bois qui n'ont rien donné ». Si le manque au niveau du chiffre d'affaires s'est fait ressentir au niveau des cèpes, les variétés annexes, comme les girolles grises, les chanterelles n'ont pas non plus été au rendez-vous. « Les champignons d'automne tardent à sortir, remarque le gérant, mais ça va arriver avec les trompettes de la mort, les pieds de moutons et les chanterelles ».

Et d'ailleurs, les cèpes commencent à arriver en ce mois d'octobre. Si la quantité n'est pas là, c'est la qualité qui est au rendez-vous. « Les cours montent du fait de la rareté, explique William Trapon. Et cette rareté se fait sentir au niveau européen. Même dans les Balkans, il y a eu un manque de tous les produis sauf des girolles en septembre. Par contre, juillet et août ont été plus généreux en cèpes ».

Deux succursales

 

L'entreprise a dû cette année importer en quantité : « on importe plus quand les produits manquent chez nous. Côté français, Trapon Champignons compte environ 2.000 foyers de ramasseurs qui viennent apporter le produit de leur cueillette dans les points d'achat qui se répartissent sur le grand Massif Central, explique le gérant. Nous avons aussi deux succursales. L'une est située à Saint-Didier-des-Vosges depuis et a été créée il y a un an. L'autre est dans les Landes, près de Mimizan ».

Si habituellement, le chiffre d'affaires est réalisé à 25 % avec des produits d'importation pour 75 % de champignons français, l'estimation est à 50\50 actuellement. Mais William Trapon compte encore sur la fin de l'année pour rééquilibrer ces chiffres. « En novembre et décembre, nous devrions avoir encore beaucoup de produits français, estime-t-il. Et il va y avoir les charbonniers même si la quantité a fortement baissé ces dernières années du fait des coupes de bois de pins. On a quand même encore deux mois et demi pour rattraper un peu. Mais quand on perd septembre, c'est toujours difficile de remonter ».

L'entreprise compte huit permanents à l'année. « Nous avons une activité très saisonnière, explique William. C'est pourquoi dans les très bonnes années, nous avons été jusqu'à 75. Actuellement, l'effectif est de 48 personnes réparties au tri, au calibrage, au transport… ».

25 à 30 % des champignons sont exportés vers l'Europe mais aussi à Dubaï, en Australie, en Asie et plus particulièrement au Japon. « Les Japonais sont des clients très exigeants mais très fidèles », remarque le gérant.

L'entreprise a aussi diversifié son activité en se lançant dans la production de shiitakés et de pleurotes. « On a commencé à cultiver des shiitakés en 2009, une année où les champignons sauvages manquaient », explique William Trapon. Pour compléter le tout, l'entreprise achète et vend également des fruits sauvages, principalement des myrtilles.

Pour cette fin d'année, le chef d'entreprise espère simplement que le froid sera tardif pour arriver à « une saison convenable ».

La montagne - Octobre 2016

La montagne Mercredi 26 octobre 2016
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