Le Livradois, champion du champignon
Vernie, la région d'Ambert ? Tout du moins, elle est particulièrement prisée et parcourue depuis plusieurs jours, par les plus observateurs des cueilleurs. Opportuniste, elle profite à coup sûr des conditions météorologiques de la fin de l'été, condition sine qua non à de jolies poussées.
« Comme d'habitude, elles sont très localisées. Le mois dernier, on a bénéficié de précipitations records et d'une belle douceur ; mais on a aussi essuyé plusieurs orages de grêle dans la région, pendant le mois d'août. Et il n'y a pas de secret : les poussées de cèpes frais, par exemple, suivent les couloirs le long desquels la grêle s'est abattue », remarque William Trapon, responsable de la société Trapon Champignons, à Ambert, spécialisée dans l'achat et la vente de champignons sauvages.
Quantité et qualité
Depuis plusieurs jours, chaque matin, le même ballet se produit devant le hangar où les champignons sont triés et calibrés : dans des cagettes ou des sacs plastiques, la cueillette du jour de ramasseurs locaux. En file indienne, ils viennent proposer au grossiste trois, quatre, voire plusieurs dizaines de kilos de champignons.
« En plus de la quantité, la qualité est vraiment au rendez-vous cette année », s'enthousiasme William Trapon ». Les cèpes, en particulier, qui font figure de préférés des consommateurs, sont remarquables.
« Ni véreux, ni attaqués par les limaces ou les vers. C'est un régal d'en voir de si beaux », fait remarquer le professionnel qui voit également d'intéressantes et alléchantes cueillettes de girolles arriver dans ses locaux et espère des poussées de pieds de mouton et de chanterelles grises, dans les jours à venir.
En avance
sur la Corrèze
« C'est parfaitement de saison, tempère le négociant. Ce qu'il y a de remarquable, au-delà de la quantité et la qualité observées cette année, c'est aussi que nous sommes, d'une certaine manière, les plus favorisés. Ça, c'est assez exceptionnel. D'habitude, à cette époque, la Corrèze est bien pourvue. Cette année, elle est sinistrée : c'est très sec et les poussées n'ont pas été si belles qu'ici, en Livradois-Forez. Cela nous permet d'avoir une bonne dizaine de jours d'avance, sur eux côté ventes sur les étals ».
Marie-Edwige Hebrard